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L'escalado dal cèl

L’ESCALADO DAL CEL – JL Alibert

Ensi disou qu’un dzoun lou poplé sacradèl

Atzet la fantasié d’ana fa’n tour al cèl

Et, sans ana cerca dé peyro, ni dé briquo,

Quillèrou brabomèn barriquo sur barriquo.

La tour a bisto d’èl mountabo dins las nious ;

Mais malurousomèn dins laBilo-dé-dious

La futaillo manquèt, et né caillo pas qu’uno

Pér qué lou dé dessus dal dét touquès la Luno.

Ré qu’uno et l’abé pas, et n’abé pla bésoun !

Disou qué lou coussel sé tenguèt neyt et dzoun

Etque lous ranfouçats, sétzé grossosbounétos,

Bélèou bint cops su’l nas braquèrou las lunétos.

Susabou dé maltrats sans oudè trouba rés ;

Barriquos, bugadous, sémals, tout èro prés.

Couçi fa ?D’ount tira pès acaba la quillo ?

Es abé dé malur, répétabo lou drillo

Qué d’amoun aténdio la fi d’aquél trabal.

Tout d’un cop, un Castrès qué passabo a dzabal

Your dis : y’a pas qu’aco ? Jès, moun Dious Nostre-Ségné !

Tiras la dé detzoust et fasez-la y’ateigné.

Talèoou dits,talèou fats ; mais él souèt urous

D’abé soun boun dzabal et dé bous espérous.

A pénos abio fats un cénténat dé passés,

Qu’éntédèt én abal souna dé pourés classés.

Tout aquélo Babel, coumo poudez pénsa,

Barrabin, barraban, un énla, un énça,

Dé cambos, dé bounets, dé bugadous, dé pipos,

Dé bisatzès sansnaz et dé béntrés sans tripos,

Dzamaï s’éro pas bist un bataclan pariou ;

Ah ! Péndard déCastrés aoutur dé l’abénturo,

Podés-bé rémercia ta balento mounturo.

 

Démpey qu’aquél affa s’és passat diins l’éndréts,

Ammé lous estrantzès s’és pas pus l’aourat dréts.

Qui n’és pas sacradèl passo per essé countro,

Et garo sé dzamaï l’oucasiou sé rancountro.

.

Traduction

Ainsi, dit-on qu’un jour, le peuple Sacradel

A eu la fantaisie d’aller faire un tour au ciel

Et sans aller chercher de pierre ni de brique,

Ils quillèrent bravement barrique sur barrique.

La tour à vue d’œil montait dans les nues.

Mais malheureusement dans la Ville de Dieu

La futaille manqua et il n’en fallait plus qu’une

Pour que celui qui était en haut, du doigt, touchât la lune

Plus qu’une, et il ne l’avait pas, et en avait bien besoin !

On dit que le conseil s’est tenu nuit et jour

Et que les conseillers, seize gros bonnets

Peut-être vingt fois sur le nez remirent leurs lunettes.

Ils suaient de ces tracas, sans rien pouvoir trouver :

Barriques, bassines, comportes, tout était pris.

Comment faire ? Où chercher pour achever la quille ?

C’est avoir du malheur, répétait le drille

Qui, de là-haut attendait la fin de ce travail.

Tout d’un coup, un Castrais qui passait à cheval

Leur dit : « ce n’est que ça ? Mon Dieu, Notre seigneur !

Sortez celle de dessous et faites la lui passer. »

Aussitôt dit, aussitôt fait ; mais il fut heureux

D’avoir un bon cheval et de bons éperons.

A peine avait-il fait une centaine de pas

Qu’il entendit là-bas sonner de pauvres glas.

Toute cette Babel, comme vous pouvez le penser,

Barrabin, barraban, un ici, l’autre là

Des jambes, des bonnets, des bassines, des pipes,

Des visages sans nez, des ventres sans tripes,

Jamais il ne s’était vu un désordre pareil.

Je ne comprends pas comment il a pu y en avoir un de vivant.

Ah, coquin de Castrais, auteur de l’aventure,

Tu peux bien remercier ta vaillante monture !

Depuis que cette affaire s’est passée ici

Avec les étrangers, ça n’a plus été pareil.

Qui n’est pas Sacradel, passe pour être contre

Et gare si jamais l’occasion se rencontre !

Contactez-nous pour que nous puissions travailler ensemble.

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