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LOU CLOUQUIE DE MOUN VILLATGE

Un clouquié coum'aquel qué pertout s'én parlabo,

Qué sounabo pé'l fioc et pér las proucessious !

Un clouquié qu'aoutrés cops nostré poplé asagabo

Pér lou fa creyssé bité et mounta dins ls nious !

Qu'abién acoustumat a toutos las témpouros,

Qué marquabo lous béns tapla coumo las ouros,

Ammé sa dzirouléto et soun poulit cadran !

Qué bélèou qualqué cop batio béla barloquo,

Surtout quand a mietzoun fasio pas qu'uno cloquo !

Mais anfi quand aourio répapiat un cop l'an,

Dins la Bilo-De-Dious, mèmés en Républiquo,

Abey qual és aco qué répapio pas briquo ?

Es-qu'é'en destrantaillén un clouquié coum'aquel,

Nous aoutrès après tout répapian pas maït qu'el ?

En éffèt, si quicon aïci, dins nostro bilo,

A l'immourtalitat débio passa tout dréts,

Acos's, sans countrodits, lou clouqué dé l'éndréts

Ammé sa gross'ésquillo ;

Et pr'aco lou paouras, sans essé quissounat,

Un dzoun a disparétré és éstat coundannat.

Un clocher comme celui-ci, dont on parlait partout, 

Qui sonnait pour le feu et pour les processions !

Un clocher qu'autrefois notre peuple arrosait

pour le faire grandir vite et monter dans les nuages !

Qu'on avait habitué à toutes les températures,

Qui marquait les vents aussi bien que les heures,

avec sa girouette et son joli cadran !

Qui peut-être quelquefois battait belle breloque,

Surtout quand à midi, il ne faisait qu'un coup !

mais enfin, même s'il avait divagué une fois l'an,

Dans la Ville-de-Dieu, même dans la République,

aujourd'hui y a t-il quelqu'un qui ne divague pas un peu ?

Est-ce qu'en éventrant un clocher comme ça,

Nous autres, après tout, ne divaguons nous pas davantage que lui ?

En effet, si quelque chose ici, dans notre ville,

A l'immortalité devait passer tout droit,

C'est donc, sans discussion, le clocher de l'endroit

avec sa grande flèche ;

et pour cela, le pauvret, sans être vermoulu,

un jour à disparaître a été condamné...

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