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LA BILO-DE-DIOU

de Jean-Louis ALIBERT

 

 

Dins un baloun déstréts, à l’abric dé la biso,

Ount sé plaï lou coucut, ount la perlic aniso ;

Su la cimo d’un roc qué, sans sé desquilla,

Dins l’aïgo dé l’Agout sémblo sé mirailla,

Anciènomén y’abio, dins un’éspèço d’ilo

Un castèl qué lou téns et la guèrro cibilo

Oou démantibulat. Aco’s amm’és rétals

Qué sé sou fabricats un cénténat d’oustals

Sarrats, apoulémats lou loung dé la rébieyro.

Doublidès pas lou noun d’aquélo fourmilieyro.

Dzoust la capo dal cèl y’én a pas dé parious ;

Troubarès pas énloc d’aoutro Bilo-dé-Dious,

Loc sacrat ; atabé lou poplé qué l’abito

S’apèlo sacradèl, amaï s’én félicito.

Loun noun dé sacradèl aco’s pas un escaïs,

Lou poplé qué l’a prés, anas, abio dé biaïs.

Et tout cè qué sabèn de dzéns d’aquél calibré

Sans brico bous ménti claourio pas dins un libré.

(Extrait du livre Mas Pouésios de Jean-Louis Alibert)

Traduction :

Dans un vallon étroit, à l'abri de la bise,

Où se plaît le coucou, où niche la perdrix,

Sur la cime d'un roc qui, sans se renverser,

Dans l'eau de l'Agoût semble se regarder,

Anciennement, il y avait dans une espèce d'île

Un château que le temps et la guerre civile

Ont démantibulé. C'est avec ses morceaux

Qu'il s'est fabriqué une centaine de maisons,

Serrées, ramassées le long de la rivière.

N'oubliez pas le nom de cette fourmilière.

Sous la chape du ciel, il n'y a pas son pareil.

Vous ne trouverez nulle part d'autre Ville de Dieu.

Lieu sacré : aussi le peuple qui l'habite

S'appelle Sacradel et même s'en félicite !

Le nom de Sacradel n'est pas un sobriquet,

Le peuple qui l'a pris avait de la sagesse

Et tout ce que l'on sait de gens de ce calibre

Sans beaucoup vous mentir, ne tiendrait pas dans un livre !

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