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Le Temple

HISTORIQUE

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   - Les terrains nécessaires à la construction du temple ont été acquis entre 1859 et 1861, à un certain M. SOULIÉ, avec des fonds paroissiaux provenant essentiellement d'un don de Julia DASSIER, épouse du pasteur Eugène DURAND, arrivé à ROQUECOURBE en 1858.

On retrouve fort bien les parcelles considérées sur l'ancien cadastre (ci-joint), et leur dessin est reporté sur le nouveau cadastre. Le temple ne recouvre pas exactement ces parcelles (terre et jardin) numérotées 136 et137, un échange ayant probablement eu lieu entre le bas de la parcelle 136 et l'actuel jardin public, pour améliorer la forme de la construction et sa disposition, et l'éloigner de la rivière.

Sur la parcelle 137, au lieu de bâtir un mur de clôture (comme par exemple aux SALVAGES), on a simplement marqué les limites par deux rangées de platanes, l'une du côté du jardin public, (ces platanes ont été remplacés il y a une cinquantaine d'années) et l'autre, le long de, l'actuelle impasse Jean Jaurès. Un seul des platanes existe encore à côté du clocher ; deux autres ont été coupés il y a une dizaine d'années.

Il ne semble pas y avoir de convention passée entre la municipalité et la paroisse pour l'utilisation et l'entretien du terrain de l'ancienne parcelle 137, mais l'usage a depuis longtemps prévalu, qu'en dehors des cérémonies religieuses, la ville en a l'entière disposition.

En cliquant ici vous trouverez les devis de la création du temple.

En cliquant ici vous trouverez les délibérations du conseil Municipal.

Séance du 26 Novembre 1865

 

   -Le 26 Novembre 1865 le Conseil Presbytéral s’est réuni chez Monsieur BONNET pour examiner et discuter le devis général des travaux du temple comprenant les augmentations faites au temple et à la tour de ce temple. Tous les membres étaient présents. Après avoir examiné et discuté d’un côté ces augmentations et de l’autre ses ressources et moyens de pourvoir au paiement, le Conseil Presbytéral a pris la délibération suivante pour être soumise à l’approbation de M. le préfet.

Après examen, le Conseil Presbytéral de Roquecourbe, accepte le devis général présenté par l’architecte Monsieur BARTHE et s’élevant à la somme de quarante et un mille cinq cent trente-huit francs quarante-deux centimes. Il s’engage comme corps à pourvoir au payement du déficit reconnu sur ce même devis soit deux mille neuf cent dix-neuf francs quatre-vingt-quinze centimes

 

Pose de la première pierre 1863.

   -Le samedi 25 Juillet le Conseil Presbytéral et Monsieur le Maire ont procédé à la pose de la première pierre du temple de Roquecourbe qui va être bâti au Pontet. Ils se sont rendus ensemble sur l’emplacement du temple ou, après une prière de Monsieur le Pasteur, M. le maire et un membre du Conseil ont procédé au placement de la pierre. Une somme fournie par M. le maire, le Pasteur et les membres du Conseil a été donnée aux ouvriers comme gratification pour les encourager dans leur travail. Après cela le Conseil a décidé qu’une plaque de cuivre sur laquelle seraient gravés les noms des membres du Conseil, celui de M. le Maire et ceux de Mrs. Les Pasteurs DURAND Eugène et RABAUD Edouard serait placée sous le seuil du temple, enveloppée de telle sorte que sa conservation soit assurée. Il a décidé en outre que M. VIALA, membre du Conseil serait chargé de veiller à la bonne confection du mortier, point capital pour la solidité du futur édifice.                                

Signatures : FOSSE / BONNET / CUMENGE / VALAT/ RAYNAUD

 

Lettre au ministre

   Monsieur le ministre,
  -En autorisant la construction d’un temple protestant à Roquecourbe (Tarn) votre excellence avait ajourné la construction du clocher compris dans le plan approuvé pour cause d’insuffisance de ressources.
Cependant au moment de mettre la main à l’œuvre l’entrepreneur du temple et l’architecte nous ont prévenus qu’il y avait le plus grand intérêt pour la solidité du clocher et de l’édifice lui-même à ce qu’au moins jusqu’au faîte du temple les deux travaux fussent exécutés simultanément, la maçonnerie du clocher devant être ainsi bien plus intimement liée à celle du temple.
Le conseil ému de cet avis qui le prenait au dépourvu à cru cependant, vu l’importance de la considération qui lui était présentée, devoir faire d’urgence un pressant appel à ses membres et aux amis de son œuvre.
Le devis supplémentaire de l’architecte pour la construction de la partie inférieure du clocher jusqu’au niveau de la toiture monte à un total de 2.689 f. soit :
-Pierres de taille 38,22 m à 50 » le mètre …………… 1.911
-Maçonnerie de moellons 50 m à 8 » ………………..    400
-Toiture provisoire en ardoises 25 à 10 » ……………    250

-Honoraires ………………………………………….     128
                                                                                      2.689
  - Le Conseil Presbytéral subviendra à cette dépense à l’aide de fonds fournis par la souscription spéciale suivante dont j’ai l’original entre les mains.

-Eugène DURAND, pasteur ……………                         1.000
-CUMENGE    ………………………….                            100
-BONNET         ………………………….                           100
-RAYNAUD    ………………………….                              25
-Timothé FOSSE ……………………….                              200
-Louis SOULIE …………………………                           200
-Simon MONSARRAT …………………                             100

-Le Conseil Presbytéral sous la responsabilité de ses membres .  964
                                                                  total égal à               2.689
  - En conséquence Monsieur le Ministre, j’ai l’honneur de vous prier de vouloir bien autoriser le plus tôt possible la construction de la partie inférieure du clocher jusqu’au niveau de la toiture, construction approuvée quant au plan et ajournée par votre excellence, seulement pour cause d’insuffisance de ressources.

Procès-verbal d’inauguration du temple

Le 4 juin 1871

  -Suivant le désir exprimé par un membre dans la séance du Conseil,  un procès-verbal de l’inauguration du temple a été dressé, pour perpétuer le souvenir de cette cérémonie.

Plusieurs jours avant le 4 juin, jour de l’inauguration, des lettres d’invitation avaient été adressées aux pasteurs des quatre consistoriales du Tarn et à divers pasteurs hors du département.

  -Le 4 juin, les pasteurs, qui avaient répondu à l’invitation du Conseil presbytéral, se trouvaient réunis dans le temple vieux : C’étaient MM. Rabaud père, chevalier de la légion d’honneur, président du Consistoire de Castres, - Dombres et Rabaud Camille pasteurs à Castres, - Durand, pasteur à la Salvanié, - Belluc de Réalmont, - Marc de Lacrouzette, - Bruniquel suffragant à Labéssonnié, Rabaud Edouard, pasteur à Roquecourbe, - Vincent de Brassac, président du Consistoire de Vabres, - Bogues de la Case, président du consistoire de Pierre-Ségade, - Moziman de Lacaune, - Gaches de Sénégats, - Moummoutou de Pierre-Ségade, - Barrau Charles de Calmon, consistoriale de Mazamet, - Durand Eugène, pasteur auxiliaire à Castres, - Cabantous de Revel, consistoriale de Toulouse, - Brun, pasteur-aumônier au collège de Castres, - Oriou de Jonzac, consistoriale de Pons, - Vabres de Niort, - Barrau Théophile, pasteur suffragant à l’église de Castres, - Barrau Albert suffragant à Castres, - Durand père de Bordeaux, pasteur émérite, - Sarrat, ministre du St Evangile, - Algans, pasteur émérite, - Bonhoure de Camarès, consistoriale de St Affrique.

Précédé du concierge, portant la vieille Bible et des livres liturgiques, le cortège, composé du corps des anciens de l’église de Roquecourbe et des diacres(1), se rendit de l’ancien au nouveau temple, dont les portes s’ouvrent devant lui et dans lequel il pénétra suivi d’une foule aussi empressée que nombreuse. 

  -Membres du Conseil presbytéral de Roquecourbe : M.M. J. J. Bonnet, secrétaire, - Désiré Chabbert, - Chéri Cumenge, trésorier, - Daniel Fosse, - Daniel Raynaud, - Membres du Diaconat : M.M. Jean Liffraud, - Achille Mialhe, - Pagès Cayré.  

Dès que le calme fut rétabli, le pasteur de l’église de Roquecourbe, délégué à cet effet par le Président du consistoire de Castres, monta en chaire, et au nom de Dieu et de J.C., - au nom de l’Eglise protestante de France et de celle de Roquecourbe en particulier, prit possession du nouveau temple et de la nouvelle chaire, sur laquelle il déposé la Bible. Après avoir rappelé le souvenir de ces chers absents, que Dieu avait rappelé à lui, avant cette journée qu’ils avaient tant désiré, à l’occasion du caractère particulier de la cérémonie, la pasteur de Roquecourbe traça un rapide résumé de cette vaillante et fidèle petite église. 

  -Fondée vers 1560, par le ministre Luman, à ce que l’on croit, l’église de Roquecourbe, joua un rôle assez important dans les guerres de religion qui marquèrent les premiers développements de la Réforme en France. Née à Mazamet et à Castres, elle soutint une partie des luttes qui se déroulèrent avec des péripéties diverses dans l’Albigeois et le pays Castrais. Les protestants de Roquecourbe firent souvent preuve de foi et d’héroïsme. Les annales du temps le constatent. A la paix, entre 1655 et 1658, pendant le ministère du pasteur de Lasserre, ils bâtirent leur premier temple. Le 2 novembre 1685, il fut rasé par les ordres du Duc de Noailles et la douleur fut grande parmi les protestants.

Après un appel à la fidélité et à l’amour énergique de la vérité et de la justice, le pasteur de Roquecourbe descendit de chaire et M. le pasteur Moziman y monta pour consacrer à Dieu le nouveau temple par une fervente prière.

Il fut remplacé pat M. le pasteur Eugène Durand, que le Conseil presbytéral avait appelé à faire le discours d’inauguration, en souvenir de son ministère dans cette église et de la part qu’il avait pris à l’érection du nouveau temple, avant son départ de Roquecourbe. M. Durand parla sur la valeur religieuse du culte public, son indispensable nécessité et l’inanité des prétextes dont se couvre l’indifférence à cet égard. Il termina en rappelant le ministère de son prédécesseur, M. Houlès, dont cette église ne perdra jamais le souvenir, et par quelques mots sur son propre ministère à Roquecourbe.

M. Oriou, pasteur à Jouzac, prononça la prière d’actions de grâce, et M. Rabaud père, vénérable président du consistoire de Castres, donna la bénédiction qui termina le culte.

Des chœurs, organisés et composés par les hommes et les femmes, membres de l’église, sous la direction de M. Sauvaget, professeur de chants au conservatoire de Castres, contribuèrent à augmenter l’intérêt de cette simple et solennelle cérémonie.

  -Un banquet, offert par le Conseil presbytéral, aux pasteurs et anciens venus du dehors, suivit le premier culte.

Le second culte fut présidé par M. Cabantous, qui développa avec son talent et sa clarté habituels l’idée du culte en esprit et en vérité, et couronna dignement cette journée, fertile en pieuses émotions et en féconds souvenirs.

L’église de Roquecourbe entrait ce jour, en possession de son temple, du temple aux longues espérances.

Signé E.Rabaud

Source Chantal Soler

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